PROJET DE LA 6ème C

Intervention de Pascal PINARD, plusieurs fois champion paralympique de natation, dans le cadre du projet de la classe de 6ème C sur l’éducation aux valeurs olympiques vécues durant toute cette année scolaire. Les enfants ont souhaité travailler sur 5 valeurs : respect, courage, bienveillance, progression et fair play.

Interview de Pascal PINARD

“Pour surmonter mon handicap de naissance, j’ai été bien aidé (10 ans de rééducation ) et je m’adapte en permanence pour apprendre la Vie et les Codes.
Grâce aux kinés, je réussis maintenant à ne plus être gêné par mes deux bras sans prothèse et une jambe en moins.
Les regards des autres ne comptent pas : tout le monde est différent, et puis, j’arrive à faire tellement de choses! Avec ma femme on avait peur de faire des enfants. Aujourd’hui, nous en avons 2 enfants en pleine forme.
Je vais vous le dire franchement j’ai reçu plus de moqueries par rapport à mon nom de famille que par rapport à mon handicap.

Pour moi la moquerie n’apporte rien et lorsque quelqu’un se moque d’une autre personne, c’est par manque d’intelligence ou de maturité.
Je n’ai pas de souci avec les écrans tactiles. Au quotidien je n’ai pas forcément besoin d’aide. Même sans mes bras, j’arrive très bien à écrire (avec mes coudes). Je conduis aussi ma propre voiture, aménagée bien sûr…
Les gens me voient davantage comme quelqu’un de courageux, que quelqu’un d’handicapé. Je joue à tous les sports et ai été champion de France de dressage à l’âge de 10 ans. Puis il y a eu la natation…

Aujourd’hui, le handicap est davantage reconnu et puis, il existe les jeux paralympiques, alors qu’il y a 20 ans, quand j’ai été reçu par François Mitterand, on faisait la différence entre une personne handicapée et une autre personne.

J’ai gagné environ une cinquantaine de médailles et été 7 fois champion olympique, après plusieurs titres de champion de France, champion d’Europe et du monde…
Je suis déterminé à faire toujours plus et la natation est ma PASSION. Aujourd’hui, j’ai arrêté ma carrière mais en août ou juillet prochain, je partirais à la nage de Lomener jusqu’à Groix.

Sachez que si l’on a trop peur, on se paralyse. J’ai cet exemple en tête : Lorsque j’avais peur, je regardais d’abord à gauche, puis à droite, je sortais de ma bulle et alors je perdais mes courses. Dans l’action, la compétition, il faut avoir le mental et surtout rester concentré!

Et puis, ça met complètement égal de perdre. La première chose que je fais après avoir perdu, je sers la main de mon adversaire car s’il a gagné, c’est qu’il était plus fort que moi ce jour-là, et ça se respecte!”

Interview réalisée par Kayla BARRY et Sara NACIRI, accompagnées par Madame ROUSSEL, leur professeure principale de 6ème C.